De la théorie à la pratique : les journalistes tunisiens sensibilisent le public sur les voies régulières de la migration de main d'oeuvre avec la méthode du micro-trottoir

La migration pour des raisons économiques constitue la forme essentielle des migrations à travers le monde. Elle peut se concrétiser autant par des voies régulières que de manière irrégulière. Dans les deux cas de figure, le recrutement de travailleurs migrants peut donner lieu à des pratiques abusives de recruteurs et d’employeurs peu scrupuleux, tels que des tromperies sur la nature de l’emploi et les conditions de vie et de travail, conservation des passeports, dépôts et retenues salariales illégales, menaces à l’égard de travailleurs voulant quitter leurs employeurs donnant lieu à des craintes d'une expulsion ultérieure d'un pays, et dans certains cas une violence physique ou sexuelle. Au-delà de ces pratiques abusives, le déficit d’information sur les possibilités de migration régulière et l’engouement pour un départ du pays de résidence nourrissent une forme de stigmatisation véhiculée par certaines catégories de la population (notamment les jeunes peu qualifiés) en limitant la migration à sa forme irrégulière ; avec tout ce qu’elle peut comporter comme risques.

Le programme FAIR III en Tunisie, mis en œuvre par l’OIT et financé par la DDC et FES, comporte plusieurs volets, dont l’amélioration, l’échange et la diffusion de connaissances sur les processus de recrutement nationaux et internationaux.  Dans ce cadre, le projet FAIR III a développé une campagne de sensibilisation sur les voies régulières de la migration et la lutte contre la migration irrégulière, en consolidant les acquis des activités médias menées précédemment. En effet, cette campagne de sensibilisation, matérialisé par quatre capsules vidéo, a été construite sur la base d’une formation destinée à un groupe de journalistes tunisiens sur la thématique du recrutement équitable. Un des outputs majeurs de cet apprentissage consistait à solliciter les journalistes à réaliser des micros-trottoirs auprès d’une variété de groupe d’individus afin de recueillir leurs réponses spontanées et présenter le narratif actuel sur les questions migratoires.  Le montage des capsules ont permis de confronté ce narratif aux réponses des experts de la thématique. Celles-ci ont porté, sur la confrontation de quatre aspects principaux du narratifs sur les migrations :  1) confronter les chiffres réels aux  idées reçues sur les effectifs des Tunisiens qui migrent de manière régulière versus ceux qui le font de façon irrégulière, 2)  challenger les idées reçues concernant le manque de voies régulières de migration. 3) informer sur les questions réglementaires, institutionnelles et procédurales de la migration, et 4) exposer les risques de la migration irrégulière.

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